Station Eleven, un livre sur la fin du monde

''Parce que survivre ne suffit pas''

Station Eleven par Emily St.John Mandel

On dit souvent de ne pas juger un livre sur sa couverture mais pourtant c’est la méthode que j’utilise pour découvrir de nouvelles histoires. Station Eleven est un livre paru en 2014 écrit par Emily St.John Mandel. La couverture en question a été réalisée par un illustrateur français : Sebastien Plassard. Acheté il y a quelque temps déjà, je n’avais jamais pris le temps de lire. C’est en le retrouvant pendant cette période de confinement que j’ai découvert l’étrange résonance entre ce livre et la situation actuelle. L’histoire débute par une grande pandémie de grippe qui contamine et tue 99% de la population. Les rescapés se réunissent en petites communautés et survivent, malgré l’effondrement de la société comme nous la connaissons aujourd’hui.

Station Eleven se déroule sur plusieurs périodes, l’avant le pendant et l’après la pandémie. Ce livre n’a pas une trame narrative unique, il est alimenté par la vie de plusieurs personnes et leurs influences les unes par rapports aux autres. Cette manière de raconter rend l’histoire passionnante et immersive.

Kristen, avait 7 ans lors de la grippe et n’en garde que de vagues souvenirs. Elle fait partie d’une troupe d’artistes nomades, la Symphonie Itinérante, qui vont de ville en ville, pour jouer des pièces de Shakespeare et faire de la musique. Sur la première caravane de la Symphonie, est peinte la phrase  »Parce que survivre ne suffit pas », citation empruntée à la série Star trek. 

L’art est-il utile et légitime dans une société post-apocalyptique ? La survie est une nécessité, c’est l’instinct du corps humain qui lui permet de rester en vie, mais vivre c’est donner du sens à cette survie. Après la fin du monde, une infime partie de l’humanité a survécu, on peut voir l’art, la musique et le théâtre comme moyen de donner foi en l’avenir. Ça peut également être un moyen de transmettre une mémoire, celle de l’ancien monde. Au final la phrase « Parce que survivre ne suffit pas » donne une dimension optimiste au roman, montrant la nécessité de la représentation artistique comme moyen de reconstruction d’une société.

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